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Le Caïman s’en va-t-en mer

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Pour l’instant ça n’est qu’un contact fragile, une vibration presque imperceptible dans l’immensité de l’Atlantique Nord. L’une des dix bouées acoustiques lancées quelques minutes plus tôt par le NH90 vient de confirmer la présence dans la zone d’un sousmarin inconnu, dont l’existence avait été découverte 30 minutes auparavant par l’un des sonars de la frégate multimissions (Fremm), l’Aquitaine. Sur les écrans du « Senso », l’opérateur senseur installé dans le cargo de l’hélicoptère, un nouveau plot apparaît, retransmis aussitôt, via la Liaison 11, au central d’opérations du navire.

 

La grande traque commence, à quelques centaines de mètres au-dessus de la surface de l’océan, entre un gibier invisible et un chasseur prêt à en découdre.Arrivé au-dessus de la zone d’évolution estimée du sous-marin hostile, le pilote du Caïman, installé en place droite,change brusquement de cap pour rejoindre sa station sonar et descendre le plus rapidement possible à son altitude de travail de 190 pieds. Depuis sa console, le Senso ordonne la descente du sonar Flash, qui déroule rapidement une partie de ses 700 mètres de câble pour traverser la surface déchaînée de l’océan et rejoindre le silence des profondeurs. « Shining ! » annonce l’opérateur, indiquant ainsi à l’équipage que le sonar a commencé à émettre. Pendant ce temps, la Fremm est passée en mode discret, coupant toute émission pour se rendre la plus silencieuse possible aux oreilles du sous-marin.

Fusion de données.

Quelques longues secondes plus tard, le contact est confirmé par le Flash. Le submersible apparaît sur l’écran du Senso, mais aussi sur celui du Tacco (coordonnateur tactique), qui, depuis la place gauche du cockpit, a les yeux rivés sur l’un des cinq écrans multifonctions de la planche de bord. Devant ses yeux, la situation évolue en temps réel et chaque information recueillie par les capteurs du NH90 est automatiquement transférée vers la Fremm, et vice versa, sans qu’aucune communication radio ne soit nécessaire. La position, le cap et la vitesse du submersible détecté semblent ne laisser aucun doute quant à ses intentions. S’il s’approche trop près de la frégate, et du groupe aéronaval qu’elle protège, il faudra l’engager. Faute de disposer de son propre armement, l’hélicoptère fournit donc à la Fremm une désignation d’objectif suffisamment précise pour qu’elle puisse l’attaquer avec ses propres torpilles MU90. Pour l’équipage du NH90, la mission est remplie et il est temps de revenir se poser sur le pont arrière de la frégate.

 

Le scénario est fictif,mais bien représentatif de la révolution en cours dans le domaine du combat naval. A l’issue d’un premier détachement de trois mois à bord de l’Aquitaine au ptintemps 2013, les équipages de NH90 de la flottille 33F ont pu prendre la mesure du bond en avant qui sera effectivement réalisé dans le domaine de la lutte antisurface et anti-sousmarine, une fois que le couple Fremm-Caïman sera totalement opérationnel. « C’est le début d’une coopération qui va durer trente ans ! » sourit le capitaine de corvette Jérôme Dubois, qui a commandé le détachement NH90 pendant cette première traversée et qui avait mené, en 2011, les essais d’embarquement sur Fremm au sein du Cepa (Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’Aéronautique navale).




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