Le Canada a annoncé la vente en fin de semaine dernière de blindés légers LAV3 à l’Arabie Saoudite. Signe des temps, c’est le ministre canadien du commerce international, Ed Fast, qui est venu lui-même annoncer la bonne nouvelle aux employés du site de London (Ontario) où seront fabriqués les engins. Selon le communiqué officiel, le contrat porterait sur près de 10 Mds $, ce chiffre comprenant également du matériel didactique, la formation des équipages et le soutien technique sur plusieurs décennies. Si toutes les options étaient exercées, on pourrait même monter à 13 Mds $. Autant dire que les Canadiens sont excités comme des puces : ce seul contrat serait synonyme pour les années à venir de 3000 emplois maintenus chez General Dynamics Canada et ses sous-traitants. Aucun chiffre n’a été donné sur la quantité de LAV dont il est question dans le dernier contrat, mais il s’agira sans doute de plusieurs centaines. Les canadiens expliquent également avoir remporté ce contrat dans le cadre d’une compétition les ayant opposés aux Allemands et aux Français.
Le Canada avait déjà réussi un joli coup au début des années 90 avec la vente d’un millier de LAV au Royaume des Saoud. Les véhicules avaient par la suite été utilisés dans des opérations de maintien de l’ordre, en Arabie Saoudite ou au Bahrein voisin, au grand dam de certaines associations non gouvernementales. Le ministre Ed Fast avait par la suite maintenu un contact étroit avec Riyad, enchaînant les missions commerciales dans la péninsule arabe en 2012 et 2013. Il en recueille aujourd’hui tout le bénéfice. Les choses sont d’ailleurs clairement énoncées de l’autre côté de l’Atlantique, General Dynamics ayant remercié le gouvernement canadien pour toute l’aide apportée dans la conclusion de ce contrat et dans la conquête de marchés internationaux. « Le rôle des États dans le commerce international nous procure un avantage stratégique » expliquent avec justesse les Canadiens.