Quantcast
Channel: DEFENSE NEWS | Scoop.it
Viewing all articles
Browse latest Browse all 8069

Le Japon souhaite lever son embargo sur l’exportation d’armes

$
0
0

En 1967, le Japon avait progressivement accepté de s’interdire d’exporter des armes. Dans une Asie qu’il juge dangereuse et théâtre de rivalités de plus en plus graduelles, le Premier ministre, Shinzo Abe, entend aujourd’hui revenir sur cette décision. En effet, le gouvernement compte faire approuver de nouvelles dispositions sur les exportations d’armes dès le mois prochain.

Jugeant que la situation est devenue menaçante face à la Corée du Nord et la Chine, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a redéfini de nouvelles priorités en matière de sécurité, notamment sur la question de l’autosuffisance militaire.

Un projet portant sur de nouvelles directives vient donc de voir le jour, mettant ainsi fin à près de 50 ans d’interdiction d’exportation d’armements, selon une source proche du dossier.

En effet, en 1967, le Japon avait adopté trois principes (la vente interdite aux pays communistes, à ceux impliqués dans des conflits internationaux et ceux sanctionnés par l’ONU) qui, dans les faits, visaient à une interdiction totale d’exporter, de concevoir et produire des armes avec nul autre pays que les États-Unis.

Les nouvelles directives visent à dégager le Japon d’une partie de ces interdits qui régissent son commerce d’armes. Elles prévoient de soumettre et d’approuver les exportations après un  « examen rigoureux », si elles viennent à l’appui de missions pacifiques, développe la source. L’autorisation de la production d’armements visant à la sécurité nationale entrerait également dans ce cadre.

En outre, participant aux exportations d’armements vers Israël, l’industrie japonaise entend par cette nouvelle législation, clarifier une situation quelque peu équivoque. Le pays se réserverait la possibilité d’exporter davantage vers des pays tels qu’Israël. En 2013, ce pays a acquis des Japonais des avions F-35 construits par l’entreprise américaine Lockheed Martin et dotés de composants produits dans l’archipel.

Avec l’ouverture de ce secteur, les entreprises japonaises spécialisées dans l’armement à l’exemple de Mitsubishi Heavy Industries et Kawasaki Heavy Industries répondraient à de multiples appels d’offres qui leur sont actuellement inaccessibles.

Par ailleurs, cette nouvelle politique sécuritaire nippone risque d’alourdir sérieusement le climat de tension déjà existant avec Pékin et Séoul. Sans compter le contentieux entre le Japon, la Corée du Sud et la Chine au sujet des îles Senkaku, revendiquées par chacun depuis le début des années 1970.

La Chine est vigoureusement opposée à cette orientation voulue par Shinzo Abe. D’ailleurs, le militarisme supposé du Premier ministre et le refus du Japon de reconnaître sa politique d’invasion menée au cours de la Seconde Guerre mondiale sont les raisons invoquées par Pékin pour justifier sa fermeté diplomatique à l’égard de son voisin.

Actuellement dans l’Asie de l’Est, c’est très clairement la Chine qui a le leadership en matière de course à l’armement. Le pays pourrait rivaliser d’ici 2050 avec les États-Unis, selon l’Institut international d’études stratégiques (IISS).

Lors de la Conférence sur la défense et la sécurité à Ottawa jeudi 20 février, l’ancien Premier ministre australien Kevin Rudd a déclaré que, selon toute vraisemblance, la Chine «achèvera sa parité militaire avec les États-Unis» en 2049, juste à temps pour le 100e anniversaire de la proclamation de la fondation de la République populaire de Chine.

Dans un sondage mené récemment  à l’échelle national par l’agence japonaise Kyodo, près de 67% des Japonais seraient opposés à la nouvelle politique gouvernementale d’abroger l’interdiction des exportations d’armes.






Viewing all articles
Browse latest Browse all 8069

Trending Articles