En contrepartie du lancement par le ministère de la Défense, du missile antinavire léger (ANL) jugé vital pour la Royal Navy, le MoD s’est engagé, à l’issue de négociations particuliè-rement tendues, à consacrer 145 millions d’euros sur deux ans, afin de financer la première phase de développement du futur drone de combat franco-britannique FCAS.
Bien que timide, cet accord permettrait, pour la première fois depuis le Concorde, à des industriels aux intérêts souvent divergents, de travailler ensemble sur les futurs systèmes critiques de combat aérien. En effet, si Dassault et BAe restent les leaders du projet, Thales et Selex pour l’électronique ainsi que Safran et Rolls Royce pour la propulsion devraient coopérer de concert.
Or, quelques jours plus tard, et à la stupéfaction des négociateurs français, le ministre britannique en charge des Equipements et des Technologies de Defense, Philip Dunne, signait avec son homologue américain, Franck Kendall, un accord de coopération scientifique stratégique portant notamment sur les plates-formes de combat devant succéder au JSF… Cet accord n’est en fait que le prolongement d’une coopération qui remonte au début des années 90, et avait donné naissance au premier prototype de drone furtif, le Dark Star.
C’est sur la base de ces travaux que BAe réalisera en 2004 son premier prototype d’UCAV, le Corax, puis l’actuel Taranis. Les mois à venir devraient nous permettre de savoir si le gouvernement Cameron considère les plates-formes UCAV comme stratégiques, au point de mener deux projets en parallèle, afin de réduire les risques industriels, ou de renouer avec une certaine tradition qui consiste à agiter le spectre gaulois pour faciliter les transferts de technologies américaines.