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Tué d'un tir fratricide au Niger, le caporal Thomas Guillebaud est reconnu mort pour la France

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(photo La Voix du Nord de la cérémonie du 2 janvier à Dijon).

L'enquête de la prévôté et du parquet de Paris aux affaires militaires est toujours en cours pour déterminer les circonstances exactes de l'accident. En attendant, l’État a décidé de lui attribuer la mention « Mort pour la France ». La famille va être reçue prochainement par le président de la République.

Ce texte est de notre camarade du bureau de Roubaix, Geoffroy de Saint-Gilles.


Si Thomas Guillebault est mort alors qu’il était en opération extérieure au Niger, il n’a pas été tué par une balle ennemie lors de combat. Un tir accidentel d’un autre soldat sur la base a causé sa mort (à lire ici). C’est pourquoi le jeune Linsellois de 21 ans n’a pas été déclaré « mort pour la France » à la suite de son décès. C’est aussi pour cette raison que ses funérailles ne se sont pas déroulées aux Invalides mais sur sa base, à Dijon, et qu’aucun membre du gouvernement n’était présent.

Nicolas Vokaer et Antoine Le Quinio, deux caporaux tués le 9 décembre en Centrafrique, avaient eu un hommage national aux Invalides. Pas pour le caporal Guillebault. Une histoire de protocole que la famille, sans bruit, ne comprenait pas bien. Roger Deraed, le grand-père de Thomas, a écrit une lettre au président de la République : « Je ne lui ai rien demandé, je lui ai dit toute notre souffrance, une souffrance infinie et insoutenable.»

François Hollande, dans un courrier daté du 3 mars, répond, de sa propre main : « Je mesure votre chagrin et celui de toute votre famille. Le sacrifice de Thomas dans cette région du Sahel exige toute notre solidarité.» Et le président de joindre une copie de la décision qui attribue au soldat la mention « Mort pour la France ». Il a aussi promis de recevoir la famille à l’Élysée, mais la date n’est pas connue aujourd’hui.

« Ça nous fait une belle jambe, dit abruptement Sophie Deraed, la mère de Thomas. Ça ne nous le ramènera pas… » La famille demeure anéantie par la disparition de Thomas, chacun essayant de poursuivre son existence, tant bien que mal.

Julien, le grand frère, engagé lui aussi dans les commandos parachutistes, a tenu à bout de bras toute la famille dans les semaines qui ont suivi la mort de Thomas. Aujourd’hui, il prend des jours de congés et tente de remonter la pente. Ce sont ses proches qui, à présent, le soutiennent.

« Il est parti pour la France »

Pour Roger Deread, cette décision est normale car « il est parti au Niger pour la France, ce n’est pas arrivé dans sa caserne à Dijon, il revenait d’une mission avec des armes de guerre !» Pour son père, Jean-Bernard, cette mention était aussi une évidence : « J’en avais parlé avec le commandant de la base et pour moi, c’était logique que tous les honneurs lui soient rendus.»

Cette mention donne droit à une inscription au monument aux morts (lire ci-dessous). La famille reste en lien étroit avec l’armée, notamment pour être tenue informée de l’enquête ouverte à la suite du décès de Thomas, afin de connaître les circonstances exactes de sa mort.

Thomas aurait eu 23 ans le 12 juin : « Nous préparons un hommage à la chapelle et sur sa tombe, annonce sa maman. Nous voulons faire vivre sa mémoire, c’est un garçon, un ange, tellement apprécié de tous. » Son père et son frère travaillent, eux, sur un projet de salle de musculation et fitness à Linselles, qui porterait le nom du jeune homme : « Il voulait ouvrir une salle et Julien a décidé de reprendre cette idée. Pour l’instant, nous ne sommes qu’au début, il faut au moins six mois avant d’envisager une ouverture. »






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