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Airbus Group : climat tendu dans le pôle défense et espace

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Ambiance plombée chez Airbus Group, du moins dans la division défense et espace. A trois jours d'un comité européen censé recueillir l'avis des organisations syndicales sur le plan de restructuration, la grogne est de plus en plus palpable chez Cassidian, mais surtout chez Astrium, les deux constituants principaux de la nouvelle division. Pour augmenter la compétitivité de la branche, Tom Enders, le patron de l'ex-EADS a tranché : 5.300 postes, soit 13 % des effectifs, doivent être supprimés d'ici à 2017.

Dernière manifestation en date de l'opposition latente : les salariés d'Astrium à Toulouse ont fait grève la semaine dernière, pour la troisième fois depuis que le plan de restructuration a été annoncé le 9 décembre. Le site est particulièrement touché puisqu'il doit perdre près de 400 postes, soit 40 % de ceux qui vont être supprimés dans les activités spatiales en France.

Le débrayage a été massif puisque 1.200 salariés ont arpenté les rues de la cité toulousaine. L'opposition aux objectifs de la direction est à la hauteur de l'incompréhension : pourquoi restructurer Astrium alors que le plan de charge est plutôt satisfaisant ? C'est vrai du côté des satellites, c'est encore plus vrai côté lanceurs, arguent-ils. Pour Thierry Préfol, délégué syndical central CFE-CGC cité par l'AFP, « c'est la volonté de performance financière qui commande le plan ». En clair, les 10 % de marge d'exploitation vendus aux marchés.

Aux Mureaux, à l'ouest de Paris, où est assemblée la fusée Ariane 5, Hervé Bry, délégué central CFTC, souligne le même ras-le-bol de la part de salariés qui sont « sous la vague ». Le malaise est d'autant plus palpable qu'à la restructuration s'ajoutent des soucis de production. « Nous recevons des injonctions des clients qui sont de plus en plus mécontents par rapport à la qualité et aux coûts », note l'élu syndical. La forte baisse du nombre d'assistants techniques extérieurs - ils sont 150 contre 450 il y a un an - ne va pas améliorer les choses, ajoute-t-il. « On se fait mener en bateau par la DRH », conclut Hervé Bry, dépité que les propositions que son syndicat a mises sur la table n'aient pas été considérées.

Baisse continue des budgets militaires

Le tableau est un peu moins noir chez Cassidian, même si l'inquiétude est forte. Non pas que la restructuration soit acceptée de gaieté de coeur, elle prévoit environ 300 postes en moins en France. Mais cela fait des mois que les salariés constatent que les budgets militaires baissent - la filiale française a perdu 90 millions d'euros l'année dernière -, et qu'un nouveau « reformatage » paraît inévitable. Jean-Louis Da Ros, délégué central CFE-CGC, a bon espoir d'obtenir de la direction que les seuls départs volontaires permettent de compenser la baisse du plan de charge d'ici à 2016. Si tel est le cas, la pilule, même amère, pourrait passer un peu plus facilement.

En Allemagne, où c'est surtout la branche défense qui doit subir de profondes coupes sociales, aucune action n'est menée pour l'heure côté salariés. «  L'ambiance chez les salariés n'est pas bonne, mais il n'y a pas de mouvement de protestation car on ne veut pas gêner un processus de négociation en cours, indique un responsable du syndicat IG Metall en Bavière. Il faut éviter le pire, c'est-à-dire des licenciements économiques en nombre. » Pour le syndicaliste, les chances de reclassement pour des ouvriers et ingénieurs, par exemple à Manching, l'usine qui assemble l'avion Eurofighter, sont en effet assez minces.

Dans ces conditions, les syndicats français sont bien partis pour rendre un avis négatif lors du comité européen de jeudi 3 avril. A moins que - constatant un défaut d'information - ils estiment n'être pas en mesure de le rendre. Ce qui n'empêchera pas les négociations de se dérouler pays par pays, filiale par filiale.






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