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Si le Canada optait pour un chasseur européen ?

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Ce n’est pas un secret, le gouvernement Harper tient mordicus à l’achat du Lockheed-Martin F-35 pour le remplacement de la flotte actuelle de 65 CF-18A/B « Hornet ». Ce choix est intimement lié (soutenu) aux liens tissés avec le voisin et l’allié américain. Mais ce choix ne fait pas l’unanimité au pays de la feuille d’érable. Nous avons vu notamment les différences d’appréciation en matière de coûts (voir lien), soit la plus grosse épine dans le pied dans le choix de l’avion de combat américain.

 

Sans les moteurs :

 

Il faut rappeler qu’avec ces coûts, il faut également tenir compte du supplément moteur, en effet, un contrat additionnel, doit être signé avec le motoriste Pratt & Whitney pour doter les appareils du standard moteur correspondant, soit : CRTR 6, 23 F-35A à 103 millions de dollars par appareil, tandis que 6 F-35B coûteront 109 millions de dollars chacun. Les 7 F-35C coûteront 120 de dollars millions par jet.

 

En ce qui concerne la CRTR7, sans l'inclusion du moteur est de 98 millions de dollars chacun pour les 24 avions de modèle F- 35A, 104 millions de dollars pour chacun des sept modèles de F- 35B et 116 millions de dollars par avion pour quatre avions F-35C.

L’industrie bâillonnée :

Mais il y a un autre problème dans le choix du F-35, et qui concerne la nouvelle stratégie d'approvisionnement de la défense et qui permet aux entreprises d'investir au Canada par le transfert de la propriété intellectuelle, la création d'emplois qualifiés, les activités liées à l'innovation et à l'exportation et au développement international. Hors le « système » mis en place par Lockheed-Martin n’est de loin, pas le plus intéressant. En effet, le principe d’avion « joint » nuit à la base industrielle et la diversité de celle-ci en réduisant la compétition et l’innovation. En matière de collaboration industrielle, le système fermé du F-35 rend les clients totalement dépendant du fournisseur.

L’alternative européenne :

A contrario, les offres de  Dassault avec le Rafale F-3R et Airbus Group avec l’Eurofighter T3 block20/25 permettent justement une ouverture en matière de collaboration et de développement. Les offsets sont larges et ne concernent pas uniquement l’avion mais d’autres produits de l’aéronautique ainsi que d’autres secteurs.

Une bataille de fond :

Partant de l’hypothèse que le Canada opte finalement pour l’Eurofighter ou le Rafale, permettrait par ailleurs de casser, la toute dominance américaine à vouloir imposer « son » avion. Jusqu’ici, (Australie, Italie, Turquie et d’autres) se sont simplement ralliés à l’offre US sans même étudier sérieusement les autres options européennes que représentent le Rafale, l’Eurofighter et le Gripen. Une telle décision au Canada pourrait avoir certaines répercutions en Belgique par exemple, mais ailleurs également.

 

La décision canadienne sur le F-35 ou non, concerne donc directement l’industrie aéronautique européenne et son développement à court et moyen terme. La volonté de casser cette industrie est en soi un objectif américain, le lobbying de couloir reste très actif de la part de Lockheed-Martin pour tenter se s’assurer le choix canadien.






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