Les prises de commande d’armement français à l’export ont bondi de 43% en 2013, indique un rapport parlementaire remis dans le cadre des universités de la Défense qui se tiennent depuis le lundi 8 septembre à Bordeaux. Présent sur place, le ministre Jean-Yves Le Drian s’est félicité de cette performance en insistant sur les bénéficies sociaux, économiques et technologiques pour le pays.
Un rayon de soleil dans une situation économique peu reluisante. Les prises de commandes d’armement français à l’export ont atteint 6,9 milliards d’euros en 2013, indique un rapport parlementaire remis dans le cadre des universités de la Défense qui se tiennent depuis le lundi 8 septembre à Bordeaux. Ce chiffre représente une hausse de 43% par rapport à 2012 et il est également 30% plus élevé que la moyenne des commandes enregistrées en moyenne chaque année sur la période 2002-2013.
Bénéfices économiques, sociaux et technologiques
Devant les industriels de la Défense, les parlementaires spécialistes de ces questions et les militaires réunis à Bordeaux, le ministre Jean-Yves Le Drian a tenu à saluer cette performance réalisée dans un contexte défavorable, "une rude concurrence internationale et une tendance au recul des dépenses militaires dans le monde", et grâce à "la révision en profondeur de la politique de soutien aux exportations", impliquant un partage des tâches plus efficace entre grands industriels, tissu de PME et l’Etat.
Jean-Yves Le Drian a également insisté sur "l’éminente contribution qu’apportent les industriels de la Défense à l’économie française". Alors que la France peine à réduire son déficit, l’effet positif des exportations d’armement sur la balance commerciale est compris entre 5 et 8% sur la période 2008-2013, indique l’étude d’impact réalisée par le ministère de la Défense avec le cabinet McKinsey. Autre chiffre flatteur : les entreprises françaises du secteur ne représentent que 1% des sociétés exportatrices en France mais contribue à près d’un quart des exportations totales de la France sur la période 2010-2013.
Alors que le chômage atteint des sommets dans le pays, ce document estime également que les exportations de défense ont permis de générer ou maintenir plus de 40 000 emplois en 2013, soit 25% des emplois dans le secteur, avec des effets particulièrement positifs dans sept régions : la Bretagne, le Centre, l’Aquitaine, le Midi-Pyrénées, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Rhône-Alpes et l’Ile de France. Parmi les 669 entreprises exportatrices, plus de la moitié sont des PME. Dernier point évoqué par Jean-Yves Le Drian : les bénéfices technologiques, avec un grand nombre de retombées des technologies militaires dans le civil grâce à un important effort d’investissement de l’Etat en termes de recherche et développement dans la défense.
Le maintien de l'investissement de l'Etat, prioritaire pour les industriels
Egalement présent à ces universités d’été de la défense, Marwan Lahoud, directeur général délégué à la stratégie d’Airbus Group a insisté sur l’importance de l’investissement et les commandes de l’armée française, qui tirent mécaniquement les exportations d’armement. "L’exportation suit la commande française, elle ne peut pas s’y substituer", a-t-il martelé en évoquant le grand nombre d’emplois non-délocalisables et qualifiés que génère ce secteur de la défense. De son côté, le patron de Dasault, Eric Trappier, a évoqué l’importance du "travail d’équipe entre la DGA et les industriels", garant de la crédibilité des produits militaires français. "Cette crédibilité que l’industrie française a su développer avec les commandes de l’Etat fait qu’on pourra gagner les grandes campagnes à l’export", a-t-il expliqué.
Mais "l’équipe de France des industriels de la défense", comme la désigne le ministre, pourra-t-elle réitérer sa performance cette année ? "Les résultats exceptionnels de 2013 sont surtout prometteurs", a souligné Jean-Yves Le Drian. En 2014, il se veut ainsi confiant pour atteindre les 7 milliards d’euros de commandes d’armement à l’export. Un objectif qui dépend notamment du méga contrat du Rafale en Inde, dont la signature serait imminente.