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Irak: voici ce que la Belgique est prête à déployer pour attaquer l'Etat islamique

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C-130, ainsi que des forces spéciales affectées à des missions de formation, pour combattre l'organisation terroriste EI en Irak, a indiqué le ministre de la Défense, Pieter De Crem, lors d'une réunion spéciale organisée à la Chambre. M. De Crem et le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, ont présenté jeudi aux commissions compétentes de l'assemblée la position du gouvernement en affaires courantes, alors que se met en place une coalition internationale contre EI (l'acronyme d'"Etat islamique", auquel les occidentaux préfèrent désormais le correspondant arabe "Daech").

La Belgique pourrait déployer six F-16 avec le personnel de soutien au sol (120 personnes), pour une durée indéterminée, ainsi que deux C-130, opérés quant à eux par une trentaine de militaires. M. De Crem a également évoque trois équipes des forces spéciales, composées de 35 soldats, qui pourraient former et assister les forces irakiennes ou les peshmergas kurdes.

Il n'est toutefois pas question d'envoyer des troupes au combat, a insisté M. Reynders.

Le coût d'une telle mission, dont le déploiement devra être approuvé par le parlement, s'élèverait au total à 14,35 millions d'euros bruts (ou 5,68 millions d'euros nets) par mois.

Le ministre des Affaires étrangères a souligné la légalité internationale dont pourra se prévaloir la large coalition de volontaires engagée contre Daech. "Nous sommes dans un cadre de droit international, car il y a une demande du gouvernement de Bagdad", a-t-il dit. "Nous ferons tout" pour obtenir en outre un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, mais les négociations diplomatiques s'avèrent complexes. La présence de Daech en Syrie, où la guerre civile en cours continue de diviser la communauté internationale, soulève de nombreuses questions.

Pour Didier Reynders, l'approbation parlementaire ne sera nécessaire que si une décision est prise durant la période d'affaires courantes. "Si un nouveau gouvernement est formé, ce sera à lui de prendre la décision et d'en informer le parlement le plus rapidement possible", a-t-il dit.

Il a été contredit sur ce point par Benoît Hellings (Ecolo), selon qui un aval parlementaire devra être sollicité en tout état de cause.

Lors du long débat qui a suivi les interventions des ministres, un consensus assez large s'est dégagé en faveur des frappes aériennes contre EI. Seul Raoul Hedebouw (PTB) s'est opposé clairement à la participation de la Belgique. "Il est temps de faire un bilan de nos interventions militaires", notamment en Afghanistan et en Libye, a-t-il dit. Citant l'ancien chef de la diplomatie française Dominique De Villepin, "pas suspect de soutenir le PTB", il a noté que les foyers de conflits s'étaient multipliés dans le monde musulman après les actions militaires menées par l'occident.

De nombreux intervenant sont revenus sur le risque accru d'attentats en Belgique. Le député-bourgmestre de Vilvorde Hans Bonte (sp.a) a déploré l'apathie des pouvoirs publics sur ce point. "Au niveau belge, il n'y a pas de coordination, aucune directive sur les combattants étrangers", a-t-il dit. Il a critiqué aussi le gouvernement flamand, dont la déclaration de politique est muette sur le radicalisme. Or, selon lui, la problématique est brûlante. "La question n'est pas de savoir s'il y aura un attentat, mais quand".

Georges Dallemagne (cdH), de retour d'une mission personnelle dans la région du Kurdistan, a relayé les demandes de soutien et d'armement exprimées par les peshmergas kurdes. Il a appelé à la plus grande prudence dans les bombardements, en notant que plusieurs communautés soumises par les islamistes craignaient d'être utilisées comme boucliers humains.

M. Dallemagne a aussi appelé à "vérifier que les frontières sont véritablement imperméables" au passage de combattants. L'agence européenne Frontex pourrait jouer un rôle, selon lui.

Plusieurs élus ont insisté sur le nécessaire travail politique à accomplir après les opérations militaires, sans lequel le chaos perdurera en Irak. Certains ont aussi demandé que la Belgique accueille davantage de demandeurs d'asile. M. Reynders a répondu sur ce point que "la plupart (des nombreux réfugiés) ne demandent pas à venir en Europe". Mais "plus la situation se dégrade, et plus nous devrons répondre à travers un accueil organisé et coordonné dans un cadre européen", a-t-il dit.



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