C'est difficile d'attendre, sans savoir si son régiment, sa base ou son emprise va passer à la trappe, déménager ou être réorganisé. En jeu, il y a bien sûr des militaires, des civils, mais aussi des familles, des conjoints qui travaillent, des enfants scolarisés, des prêts immobiliers parfois...
Bref, si l'embargo est total sur le détail des dissolutions pour l'année 2015 (on continue le rythme année par année au grand dam des militaires et des élus locaux), le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, devrait présenter ces économies (7 500 emplois à gagner) d'ici une dizaine de jours, à la mi-octobre. L'an dernier, cette annonce, prévue en juillet, avait été faite le 3 octobre... De plus en plus dur d'arbitrer.
A Châlons-en-Champagne, l'état-major de la 1re brigade mécanisée est sous pression, comme sa compagnie de commandement et de transmission, sa batterie de renseignement ou son escadron d'éclairage et d'investigation. Elle pourrait disparaître ou déménager.
La suppression annoncée d'une des huit brigades pourrait aboutir au maintien de deux brigades lourdes de décision (2e et 7e BB), trois légères multirôles (3e BM, 6e BLB et 9e BIMa) et deux d'interventions d'urgence (11e BP, 27e BIM). Mais à l'intérieur, les réorganisations, restructurations, voire renforcements de certains régiments sont d'une complexité rare.
Toujours à Châlons, le 1er RAMa (artillerie de marine), en provenance de Laon en 2012, a souvent été désigné comme victime des restructurations. Mais on a évoque aussi le rapprochement à Suippes des 1er et 40e RA, équipés de leurs respectables et survivants LRU (lance-roquettes unitaires, photo ci-dessus) et AUF1 (canons automoteurs). Rien ne transparaît localement. Comme à Brive et au 126e RI qui réunissait plusieurs critères devant aboutir à une dissolution du régiment d'infanterie.
Mais sur le plan politique ou militaire, rien ne transparaît. Même si l'objectif 2015 de fermeture d'un régiment d'infanterie et un autre d'artillerie sera finalement respecté. La politique, l'aménagement du territoire sont des critères parallèles à l'efficacité militaire qu'il est nécessaire de prendre en compte.
Avec la nomination d'un nouveau chef d'état-major, le général Jean-Pierre Bosser, on imagine qu'il a fallu remettre à plat, verrouiller, amadouer, discuter, concéder, recalculer...
L'armée de terre n'est pas seule. Les autres secteurs donneront leur part. Y compris au service de santé des armées, où l'on évoque la fermeture programmée de l'aspect militaire (pour se tourner vers le public) de l'Hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce...
En attendant, voici la carte des brigades et régiments actuellement en vigueur...
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Annonce des restructurations pour 2015 : encore un peu de patience
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