La Marine Nationale aurait voulu que ce dernier voyage se passe dans l’indifférence générale, pas sûr qu’elle ait réussi. L’ancien porte-hélicoptère Jeanne d’Arc a quitté la rade de Brest pour gagner Bassens dans la banlieue de Bordeaux où il sera démantelé. Point de cérémonie officielle ni même de jets d’eau de la part des remorqueurs les autorités navales françaises semblaient vouloir faire dans le soft. Même pas un hélicoptère frappé du hameçon pour lui dire adieu. Pas de chance pour nos amiraux les Français en avaient décidé autrement.
En effet, le bouche-à-oreille avait fonctionné à fond ce samedi 11 octobre 2014. Des milliers de Bretons, mais aussi des anciens de la Royale venus de tout le pays, avaient décidé de se masser le long des côtes pour apercevoir le vénérable serviteur. Et lui rendre hommage. Les Brestois étaient quand à eux représentés par la goélette La Recouvrance, propriété de la ville, qui est venue saluer à sa manière la Jeanne d’Arc.
À l’issue de ce dernier voyage, le navire français sera totalement démantelé par les équipes girondines de la société Véolia. Un chantier qui sera aussi long que douloureux pour celles et ceux qui au long des quarante-six ans de carrière du bâtiment l’ont connu. Navire-école autant que porte-aéronefs, il aura vu passer tous les types d’hélicoptères que la France aura armés. Des hélicoptères de l’Aviation Navale bien entendu, telles les Alouette II« caddies volants » avec leur fameux train quadricycle, les imposants Super Frelon, ou encore les Westland Lynx construits en Grande-Bretagne. Mais les voilures tournantes de l’ALAT et de l’Armée de l’Air auront aussi largement marqué de leur empreinte l’aventure de la Jeanne : Sikorsky S-58, Puma, Gazelle, et j’en passe, y ont posé leurs patins et leurs roues.
Une page de l’histoire aéronavale française se tourne avec ce dernier voyage. Désormais la mission « Jeanne d’Arc » est assurée par le BPC Mistral. Plus moderne, mais nettement moins glamour.
Je n’en démords pas l’état-major de la Marine Nationale a été en dessous de tout, elle aurait voulu renier les services rendus par ce bâtiment de légende elle ne se serait pas conduite autrement. C’est indigne !!!
Adieu la Jeanne, à nous tu manqueras.