L’Escadron 3/61 « Poitou », basé à Orléans, fait partie, avec le Commando parachutiste de l’Air (CPA) n°10 et bientôt l’Escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, des unités mises à la disposition du Commandement des opérations spéciales (COS) par l’armée de l’Air.
La mission du Poitou est d’amener en toute discrétion et en territoire hostile des commandos des forces spéciales, afin que ces derniers, une fois infiltrés, puissent conduire d’autres actions ciblées.
Pour les missions qui lui sont confiées, le « Poitou » dispose de 3 Transall C-160, de 2 C-130 Hercules et de 2 DH-6 Twin Otter. Et ses personnels sont particulièrement sollicités, que ce soit pour des opérations extérieures ou bien encore des entraînements spécialisés. Du coup, certains équipages réalisent plus de 600 heures de vol par an alors que la norme pour les pilotes de transport de l’armée de l’Air est de 400 heures (en réalité, en 2012, ils n’en effectuaient que 250).
Du coup, les avions du « Poitou » sont, qui ne sont plus de toute première jeunesse, comme le Transall, sont également soumis à rude épreuve. Et cela d’autant plus que les régions où ils interviennent, comme le Sahel, sont exigeantes.
Viendra un moment où la question du remplacement des Transall et des Hercules se posera. Pour les seconds, une remise à niveau est programmée, ce qui les portera un peu plus loin. Quant aux premiers. Pour les premiers, ils devraient céder la place à l’A400M « Atlas ». Mais est-ce, en l’état actuel des choses, l’avion idéal?
La capacité d’emport et l’autonomie de l’Atlas seront des atouts pour les opérations spéciales dans la mesure, où par exemple, son allonge permettra de mener une mission directement depuis le territoire français.
Seulement, c’était trop beau pour être parfait. Dans son avis sur les crédits alloués à l’armée de l’Air dans le cadre du projet de budget 2015, le député Christophe Guilloteau affirme que « l’A400M (…) ne semble pas pouvoir, aux dire des aviateurs (ndlr, du « Poitou ») rencontrés, répondre aux mêmes missions que celles assurées aujourd’hui par le C-160?.
Ainsi, explique-t-il, « certains ont émis des doutes sur ses capacités actuelles de largage (turbulences aérodynamiques et obligation de sortir le train d’atterrissage) et ont souligné que ses hélices en matière composite étaient moins robustes que celles du » Transall. En outre, poursuit le député, « plusieurs interlocuteurs n’ont pas hésité à parler de « trou capacitaire » pour le transport tactique à compter de 2016-2017, ce qui ne manque pas de susciter l’inquiétude ».
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L’avion de transport A400M sera-t-il adapté aux opérations spéciales?
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