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Rafale en Inde : Hollande reste prudent

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Les négociations sont sur le point d’aboutir affirme l'entourage du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en déplacement en Inde. François Hollande salue le bon travail engagé, mais incite à la prudence.

Les négociations du contrat de vente de 126 Rafale en Inde pour un montant estimé à 12 milliards de dollars sont « sur le point d’aboutir », a-t-on indiqué ce mardi matin dans l’entourage de Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la défense est actuellement en visite dans le pays, où il a rencontré son homologue Manohar Parrikar, récemment nommé à ce poste. Un peu plus tôt, les deux hommes ont fait savoir qu’ils s’étaient mis d’accord pour accélérer le processus qui court depuis plus de deux ans et demi déjà.

« Il faut être toujours prudent sur ces contrats. Le travail se fait. Et lorsqu’il sera conclu, nous pourrons parler. Jusqu’à présent, le silence est plutôt la bonne méthode. Et il y a du bon travail qui a été engagé », a déclaré le président français en marge de la visite de l’Institut du sport à Paris.

Compte tenu du peu d’empressement de l’Inde à conclure ses achats d’équipements militaires, il y a de quoi. Le Rafale est sorti vainqueur fin janvier 2012 de l’appel d’offre de New Delhi après avoir battu à la loyale le gotha de l’aviation de combat mondiale : Boeing, Lockheed Martin, Eurofighter, Saab, Mig et Sukhoï. Mais depuis sept mois environ, les négociations patinent.
La question des responsabilités

L’appel d’offres prévoit que sur les 126 Rafale, 18 soient fabriqués en France, et les 108 suivants en Inde, dans le cadre d’un transfert de technologie très complexe. L’Inde veut en effet que son industrie aéronautique monte en première division mondiale. Cette ambition a été renforcée avec l’élection du premier ministre, Narendra Modi, qui a fait du « make in India » une priorité nationale.

Seulement voilà, pour que Dassault puisse prendre la responsabilité, comme il lui est demandé dans l’appel d’offres, des Rafale sortis des chaînes locales, encore-faut-il que l’avionneur ait l’assurance que son partenaire - le groupe public Hindustan Aeronautics Limited (HAL) en l’occurrence - soit capable d’assumer son travail. Et c’est là que le bât blesse, analyse un industriel proche des négociations : « Le dossier tourne en rond sur ces questions de responsabilités. On ne peut pas accepter d’être responsable du calendrier de livraison d’une entreprise publique contrôlée par l’Etat client, sauf à ce qu’un certain nombre de conditions soient remplies. »

Tout est donc affaire de volonté politique à New Delhi pour que ces conditions soient remplies. Dans une interprétation optimiste, la déclaration du ministère indien peut laisser supposer que les instructions vont être données en haut lieu pour que les fonctionnaires qui négocient trouvent des solutions aux demandes de Dassault. A l’inverse, certains estiment que l’affaire ne verra jamais le jour, car trop complexe ou trop chère, c’est selon. Et l’arrivée prochaine d’un nouveau patron pour HAL risque de marquer un nouveau coup d’arrêt, le temps qu’il s’imprègne du dossier... L’exemple du contrat de missile sol-air SRSAM du missilier européen MBDA prêt depuis deux ans mais toujours pas signé incite à la plus grande prudence.
La Qatar aussi

Jean-Yves Le Drian, lui, reste optimiste - mais il est dans son rôle. « Les négociations se déroulent bien. Pour un projet de cette taille et de cette complexité, qui implique le transfert de nombreux savoir-faire à des partenaires industriels en Inde, le rythme est comparable à celui d’autres négociations », a-t-il déclaré au quotidien « The Pioneer ». Les deux gouvernements partagent la volonté de les conclure et ceci est bien sûr essentiel. Plus vite le contrat sera finalisé et signé, plus vite les avions pourront sortir des sites de production en Inde. »

Le ministre de la défense français a aussi un intérêt bien compris dans la conclusion de ce méga contrat. La loi de programmation militaire 2014-2019 a retenu des hypothèses d’exportation du Rafale très optimistes - 40 sur la période dont 7 dès 2016 - pour alléger les dépenses de la Défense. Il faut donc que la conclusion en Inde intervienne au premier semestre l’année prochaine, faut de quoi la grande muette va être dans une situation très difficile.

La France compte aussi sur le Qatar avec qui les négociations sont dans une phase active depuis plusieurs semaines. Pour autant, prévoir une annonce d’ici à la fin de l’année relève de la spéculation car seul l’Emir Thani sait quand il décidera -s’il décide bien sûr-, analyse un bon connaisseur des pays du Golfe.



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