L’accord de vente à l’Égypte de 24 avions Rafale, d’une frégate multimission FREEM et de missiles courte et moyenne portée MBDA, pour un montant de plus de 5 milliards d’euros, vient d’être paraphé par les différentes parties, jeudi 12 février.
La dernière page du document, qui détaille les modalités de cet accord, doit encore faire l’objet d’une dernière double signature officielle : celle du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et celle d’un représentant de l’Etat français, qui pourrait être le président de la République, François Hollande, lui-même, ou du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Cette signature officielle est prévue lundi 16 février au Caire.
Première visite à l’automne 2014
La rapidité avec laquelle a été conclu ce contrat est présentée, par le milieu de la défense français, comme « du jamais-vu ». L’affaire égyptienne a été bouclée en trois mois. Les questions de financement, qui posaient quelques problèmes, ont été réglées la semaine dernière à Paris lors de la visite d’une délégation égyptienne de haut niveau.
Tout avait vraiment commencé à l’automne 2014, lors de la venue à Paris du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, venu rencontrer le président François Hollande. L’enjeu de la visite était la dégradation de la situation en Libye, Paris et Le Caire redoutant que l’ancien fief de Mouammar Kadhafi bascule sous le contrôle des groupes armés djihadistes.
A cette occasion, M. Sissi avait fait part de sa volonté de renforcer sa défense aérienne, composée notamment de Mirage 5 et Mirage 2000, en achetant 24 Rafale. Une première manifestation d’intérêt pour le chasseur de Dassault avait été émise en 2011, sans que Paris ne donne vraiment suite.
Côté marine, l’armée égyptienne, qui a déjà signé à l’été 2014 l’achat de quatre corvettes Gowind de DCNS pour un total estimé à 1 milliard d’euros, souhaitait en acquérir deux autres, mais aussi un ou deux bâtiments plus importants que sont les Fremm. A cela s’ajoutaient des missiles de courte et moyenne portée fournis par MBDA, pour un contrat de l’ordre de 400 millions d’euros en faveur de la défense anti-aérienne égyptienne.
« Je reviens dans trois jours »
Le 26 novembre, lors de son dernier passage à Paris, le président Sissi a insisté sur l’urgence de sa demande, d’autant qu’il souhaitait présenter ces nouveaux équipements en août prochain pour l’inauguration de l’élargissement du canal de Suez. « Je reviens dans trois jours », aurait-il dit pour signifier la nécessité d’aller vite.
Une très importante délégation d’une quinzaine de militaires égyptiens était, à cette occasion, restée plusieurs jours à Paris pour discuter avec les industriels.
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L’accord de vente du Rafale en Égypte a été paraphé
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