Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui se rend lundi au Caire pour signer le contrat de vente d’avions de combat Rafale à l’Egypte , a estimé vendredi à Cannes que celui-ci illustrait la « confiance » de l’Égypte dans la technologie française.
« C’est d’abord la marque d’un contrat de confiance de l’Egypte à l’égard de la France et à l’égard de la haute technologie française, que ce soit pour les avions, dont on parle beaucoup mais aussi pour ses navires », a-t-il expliqué.
Jean-Yves Le Drian s’exprimait pour la première fois sur cette vente de 24 Rafale à l’Egypte à l’occasion d’une visite à Cannes du site d’assemblage de satellites Thales Alenia Space.
« Sissi, élu par le peuple »
Interrogé sur les critiques formulées, notamment par Amnesty International, sur ces ventes d’armes à un pays non démocratique, Jean-Yves le Drian a répondu : « A ma connaissance, le président Sissi a été élu par le peuple et, d’ailleurs, il y aura bientôt des élections législatives dans le pays. C’est tout ce que j’ai à dire ».
Alors chef d’état-major de l’armée et ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi avait annoncé le 3 juillet 2013 la destitution et l’arrestation de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, trois jours après que des millions d’Egyptiens eurent manifesté pour réclamer le départ de Morsi, l’accusant d’accaparer tous les pouvoirs au profit des Frères musulmans.
Le nouveau gouvernement dirigé de facto par Sissi lançait aussitôt une implacable et sanglante répression visant les pro-Morsi avant de s’en prendre à l’opposition laïque et libérale, en particulier la jeunesse révolutionnaire de 2011.
Une nouvelle constitution --qui a substantiellement accru le pouvoir de l’armée-- était adoptée par référendum en janvier 2014. Puis en mai, Sissi, promu entre-temps maréchal, était élu président, avec 97% des suffrages mais une abstention de 53%, devant un seul adversaire, considéré comme un faire-valoir.
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Rafale : «un contrat de confiance de l’Egypte à l’égard de la France», les Echos
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