Cela pourrait ressembler à une illustration du mythe biblique de David contre Goliath. Alors que la Russie vient de réaliser une série de manœuvres en limite des états baltes on apprend que le gouvernement estonien a placé ses forces de défense en état d’alerte. C’est ainsi que l’aviation estonienne, une des plus petites au monde, est désormais sur le pied de guerre. De son vrai nom Eesti Õhuvägi celle-ci ne dispose en effet que de huit aéronefs dont seulement deux disposent de capacités réelles de combat, très limitées cependant.
Ses aéronefs les plus importants numériquement parlant sont les quatre hélicoptères légers Robinson R44 acquis neufs aux États-Unis avec l’aide de l’OTAN et utilisés aussi bien pour des missions d’entraînement que de surveillance des frontières et des eaux territoriales. Bien entendu ces machines ne sont pas armées.
Par ailleurs l’Eesti Õhuvägi dispose de quatre avions hérités de l’ère soviétique. Tout d’abord deux jets d’entraînement Aero L-39 Albatros dont la mission première est l’entraînement des pilotes et dans une moindre mesure l’appui aérien tactique aux troupes au sol. Dans cette seconde mission les avions peuvent emporter un canon GSh de calibre 23mm installé dans une gondole sous fuselage ainsi qu’une charge externe limitée, portée principalement sur des bombes lisses et des paniers à roquettes. Les L-39 estoniens ne peuvent bien évidemment emporter aucune arme de précision.
Les deux autres avions sont d’antiques biplans monomoteurs Antonov An-2 de transport. Le légendaire avion soviétique est utilisé aussi bien pour des missions de soutien logistique, que de liaison, ou de parachutage. Par ailleurs ils servent aussi à des missions de patrouille en soutien des hélicoptères. Il faut cependant nuancer l’action prochaine des Colt, leur remplacement étant prévu dans le courant de cette année au profit de deux Short C-23 Sherpa acquis de seconde main auprès du Pentagone.
Bien entendu sans l’apport des forces de l’OTAN, ce petit Poucet n’aurait aucune capacité de peser diplomatiquement et militairement face à son gigantesque voisin. D’autant que les Estoniens sont légitimement inquiets de ce qui se passe en Ukraine, craignant que par la suite la Russie ne veuille les annexer eux-aussi. Pour mémoire leur pays fut un des premiers à proclamer son indépendance vis à vis de l’URSS en 1991. C’est aujourd’hui un état membre de l’Union Européenne.
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La petite aviation militaire estonienne placée en état d'alerte
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