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Dans l'usine des Rafale, François Hollande incite l'industrie française à s'inspirer de la filière aéronautique

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Un président de la République dans une usine Dassault Aviation, ça ne s'était jamais vu. En visitant le 4 mars, l'usine d'assemblage des Rafale de Mérignac (Gironde), François Hollande réalise ainsi une première. Arrivé vers 14 heures avec son Falcon présidentiel (un jet d'affaires fabriqué par Dassault Aviation), le chef de l'Etat a été accueilli par les principaux dirigeants du groupe, des centaines de salariés ainsi que par un passage à basse altitude d'un Rafale dans un bruit assourdissant. L'avion de combat était au cœur de la visite de la chaîne d'assemblage et des discours.

Malgré les baisses de commandes de Rafale de l'Etat du fait des contraintes budgétaires, François Hollande savait qu'il serait bien accueilli. Cette visite surprise intervient quelques semaines après le premier succès de l'avion de combat à l'exportation avec la vente à l'Egypte de 24 appareils. Un succès qui selon lui en appelle d'autres.

"Aussitôt cette réussite connue, le ministre de la Défense Jean Yves Le Drian est reparti. Il a été appelé par de nombreux pays et lui-même est allé voir tout ceux qui s'étaient un moment intéressés au Rafale. Je pense que c'est vraiment un très bon signe qui est venu grâce à la conclusion de ce contrat", a-t-il précisé. Alors que la France négocie avec l'Inde la vente de 126 appareils, d'autres pays ont manifesté un intérêt pour le Rafale comme le Qatar, les Emirats Arabes Unis, la Malaisie... Un deuxième contrat à l'exportation redonnerait des couleurs à la ligne d'assemblage des Rafale qui tourne avec une cadence minimale d'un avion par mois, soit environ la moitié environ de ses capacités.

Ancrage territorial

Au delà du premier succès du Rafale, François Hollande a tenu à tirer toutes les leçons de la réussite de la filière aéronautique pour l'ensemble de l'industrie française. "Nous avons besoin en France de grandes filières industrielles et l'aéronautique en est une des plus brillantes. C'est un secteur dynamique qui assure 23 milliards d'excédents commerciaux à la France. C'est le plus gros excédent pour l'ensemble de notre économie", s'est il félicité.

Le chef de l'Etat a souligné l'importance de disposer à côté des grands groupes comme Dassault et ses 12 000 salariés, d'entreprises de taille intermédiaire capables de partager l'innovation et de PME qui assurent la sous-traitance. "Il ne peut y avoir de Rafale s'il n'y a pas, et le groupe Dassault, et l'ensemble des partenaires qui contribuent à cette réussite", a-t-il expliqué. Auparavant, Eric Trappier, PDG de l'avionneur, soulignait que son groupe travaillait avec plus de 500 sous-traitants en France pour produire l'avion de combat.

Le président a également insisté sur l'importance de l'ancrage territorial. La région Aquitaine concentre en effet des fleurons industriels du secteur comme Messier (freins et trains d'atterrissage), Turbomeca (moteurs d'hélicoptères), Airbus (avions civils), Dassault Aviation (avions d'affaires et de combats), Thales (avionique)... Une concentration qui permet notamment aux industriels et aux pouvoirs publics de mener des actions d'envergure dans le domaine de la formation des jeunes.

Créer des emplois

"Rien n'est possible sans un effort de recherche et d'innovation", a-t-il également ajouté. La filière consacre pas moins de 20% de ses effectifs à la R&D.

Enfin, François Hollande a aussi rappelé la nécessité d'investir pour doper l'activité, susciter la croissance, et créer des emplois. Dans ce domaine, il a promis de prochaines annonces dans le domaine de l'industrie du futur. "Je vais lancer dans quelques jours le plan ‘Usine du Futur’. C'est à dire comment imaginer les usines qui vont être installées demain pour quelles soient les plus performantes, les plus modernes et les plus en phase avec la révolution technologique, et notamment le numérique".

Cette visite chez un fleuron de l'industrie aéronautique française a aussi été l'occasion pour le chef de l'Etat d'affirmer sa confiance dans un redémarrage de l'économie du pays. "Il y a de multiples signes en ce moment qui indiquent que l'économie de la France repart. La vente du Rafale en est un de plus."

Hassan Meddah




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