Les contrats pourraient approcher 20 milliards.
Les exportations aéronautiques civiles se portent bien, il suffit pour s’en convaincre de regarder l’évolution des carnets de commandes surgonflés d’Airbus ou d’ATR. Leurs pendants militaires et, plus globalement, celles de l’ensemble des ventes d’armements made in France, elles aussi, connaissent une période faste.
L’année a démarré en fanfare en Egypte avec le contrat de 5,2 milliards pour les 24 Rafale et la frégate multimissions. Dassault est en lice pour en signer un autre de plus de 5 milliards – 36 exemplaires cette fois – en Inde (fin mai, selon IHS). Si l’on ajoute les missiles pour armer tout cela, les 2,5 milliards attendus d’ici à la fin de l’année pour les hélicoptères de transport en Pologne et les 4 milliards qui constituent le socle récurrent d’affaires que la France engrange chaque année, sans compter d’autres bonnes surprises, le millésime 2015 est bien parti pour approcher les 20 milliards d’euros. Un record qui risque de rester longtemps invaincu. Et comme les importations sont très faibles, c’est du net pour la balance commerciale française.
Comment expliquer un tel succès ? Il y a bien sûr la qualité de l’offre technologique. Il y a ensuite – une fois n’est pas coutume – la capacité de l’équipe France à jouer, si ce n’est groupé, au moins sans fausse note, avec un partage des responsabilités clair : au gouvernement la diplomatie et les partenariats stratégiques pour fixer le cadre, aux industriels la négociation commerciale. De ce point de vue, le tandem Fabius-Le Drian ne ménage pas sa peine en multipliant les déplacements dans lesquels l’économie n’est jamais loin. Dans le cas de la Pologne, ce serait faire injure à l’Allemagne, deuxième pilier européen d’Airbus, que de passer sous silence son appui, même si le Caracal est essentiellement produit en France. Ajoutons que François Hollande a eu le bon goût de geler la livraison des Mistral russes...
Et puis, troisième raison, la diplomatie américaine ne peut pas tout. En Egypte, la France a bénéficié de la mauvaise passe des relations entre le président Al Sissi et Obama pour offrir au Rafale la consécration qu’il attendait depuis des décennies, aux termes d’une campagne éclair. En Pologne, Airbus craignait que l’oncle Sam ne « marchande » son parapluie face à l’ogre Moscou pour emporter toute la mise. C’est sans doute ce qui s’est passé avec la défense antimissile qui revient à Raytheon. Mais, avec 70 hélicoptères de transport, la France ramasse bien plus que des miettes.
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Armement : les exportations s’envolent vers un record
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