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Rafale-Eurofighter : le duel continue aux Emirats Arabes Unis

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En dépit de la visite au Salon de Dubaï de David Cameron, BAE Systems n’a pas obtenu récompense visible de ses efforts pour décider les Emirats Arabes Unis d’acheter une soixantaine d’Eurofighter, l’avion de combat européen, au détriment du Rafale de Dassault. Dans les jours qui ont précédé la venue du Premier ministre britannique, la rumeur faisait état de l’annonce d’un « memorandum of understanding » (MOU) signé à l’occasion de la manifestation. A ce stade, ce sont surtout les mégacommandes de Boeing et d’Airbus qui ont occupé la scène.

« Le Royaume-Uni est toujours dans la course » pour conclure la vente d’Eurofighter, a déclaré David Carmeron, témoignant de sa confiance dans la poursuite des discussions entre Londres et Abu Dhabi, sur fonds d’accord de défense entre les deux capitales. Cité par le « Financial Times », BAE, qui fabrique l’Eurofighter en partenariat avec EADS et Finmeccanica, a déclaré que ses équipes continuent à « comprendre » les besoins du pays.

Du pain béni pour BAE

Le salon de Dubaï n’a pas encore fermé ses portes, et l’annonce d’un « MOU » est toujours possible. Après tout, si l’Eurofighter est dans la course, c’est bien à la demande des autorités émiraties il y a deux ans, lors de la précédente édition du salon de Dubaï. Très fâchées vis-à-vis de l’évolution, alors exclusive, de la négociation avec Dassault, elles avaient publié un communiqué assassin sur le manque de compétitivité de l’offre commerciale de l’avionneur français. Du pain bénis pour BAE, d’autant que l’échec - face au Rafale - en Inde a été très durement vécu.

Un «  MOU » marquerait-il pour autant une avancée significative ? Du côté français, on ne s’en émeut pas plus que cela, rappelant que ce genre d’engagement, surtout dans un pays du Golfe, n’a pas grande valeur. « Qui peut y croire  ? », lâche un industriel. Surtout, rappelle-t-on, avec 60 Mirage 2000-9 modernes et qui n’ont pas usé leur potentiel, loin s’en faut, et davantage encore de F-16 eux aussi au top de la technologie, Abu Dhabi n’a pas un besoin pressant de passer à la génération suivante d’avions de combat. Au passage, Paris aura son mot à dire sur la revente des Mirage, vu qu’il s’agit d’un matériel d’armement français...

Le Drian fidèle à sa méthode

Il est donc fort probable que le duel Rafale-Eurofighter dure encore pas mal de temps dans le ciel d’Abu Dhabi. En attendant sa conclusion, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense, continue ses visites dans la région, fidèle à sa méthode faite de contacts directs et de confiance avec ses homologues. C’est cette méthode qui a permis de ressouder la relation avec les Emirats et l’Arabie Saoudite en matière d’armement, marquée par deux gros contrats, dans les satellites et dans le naval respectivement. Même s’il serait malvenu de sous-estimer la concurrence britannique, une source proche des discussions estime qu’il serait très surprenant qu’Abou Dhabi casse cette dynamique bilatérale en choisissant l’Eurofighter.

A Dubaï, Jean-Yves Le Drian a également prévu de rencontrer le vice-ministre de la Défense saoudienne, le prince Salman bin Sultan. Il doit aussi faire un stop à Doha avant de rentrer à Paris. Il sera question de conforter la bonne relation entre la France et le Qatar, mais aussi d’évoquer le dossier Rafale opposé, là encore, à l’Eurofighter dans l’appel d’offres en cours pour remplacer les Mirage 2000 qataris.

Alain Ruello

 

 




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