La branche défense du groupe souffre de la baisse des budgets militaires en Europe. Elle n’en conserve pas moins des positions technologiques et stratégiques précieuses. Les salariés allemands de Cassidian, la branche défense d’EADS, sont inquiets. À l’appel du syndicat IG Metall, ils étaient plus de 20 000 à manifester avec leurs collègues d’Airbus et d’Astrium, le 28 novembre, sur une trentaine de sites du groupe. Cette démonstration de force rappelle que toutes les activités du groupe européen sont loin d’afficher la santé insolente d’Airbus. Au comité d’entreprise européen qui aura lieu le 9 décembre, la direction précisera l’ampleur des suppressions de postes que provoquera le rapprochement des activités d’aéronautique militaire (Airbus Military), de défense (Cassidian) et spatiales (Astrium). Opérationnelle le 1er janvier 2014, la nouvelle division Airbus Défense et Espace sera dirigée depuis Munich et regroupera près de 45 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 14 milliards d’euros. Des marchés de plus en plus concurrentiels Les rares informations distillées par Tom Enders, le PDG d’EADS, laissent entrevoir une restructuration "draconienne" avec 8 000 suppressions d’emplois potentielles. "La France devrait être moins touchée. Nos activités sont moins industrielles qu’en Allemagne et nous avons déjà engagé un plan de redressement de la compétitivité avec 160 départs programmés sur 2013 et 2014", espère un syndicaliste de l’établissement d’Élancourt (Yvelines), spécialisé dans l’électronique de défense et les radiocommunications sécurisées. C’est le principal site de Cassidian en France avec celui de Val-de-Reuil (Eure), où sont intégrés dans les blindés les postes de communications sécurisées et développés des systèmes avioniques pour minidrones. Cassidian fournit, notamment, des radars [...]