Gilles Sacaze, PDG du groupe français Gallice, qui propose des prestations de sûreté maritime, salue l'annonce faite par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault que l’embarquement de gardes armés privés, à bord des navires battant pavillon français, sera bientôt autorisé dans les zones de piraterie.
"Cette décision est positive car elle lève un tabou idéologique insupportable qui considérait des militaires ayant servi dans les meilleures unités comme des mercenaires infréquentables dès lors qu’ils étaient employés par une société privée, souligne Gilles Sacaze, lui-même ancien cadre du service action de la DGSE. Ce débat éthique est désormais tranché."
La question est maintenant de savoir si le changement de pied du gouvernement français favorisera bien le développement de sociétés telles que Gallice. Tout dépendra du contenu de la loi et du décret qui en précisera l’application.
"Ma crainte, c’est qu’on additionne les conditions demandées par les entreprises anglo-saxonnes, c’est-à-dire la norme Iso 28007, et différentes certifications françaises, affirme Gilles Sacaze. Cela nous laisserait peu de chances de remporter des marchés face aux solutions moins chères proposées par les sociétés anglo-saxonnes."
Une contrainte réglementaire, en particulier, serait de nature à pénaliser Gallice en termes de compétitivité. Il s’agirait de l’obligation pour les entreprises candidates à la certification d’avoir recours à des salariés de droit français. "Une société opérationnelle française serait 40 % plus chère que la concurrence", estime Gilles Sacaze.
Une holding de droit français coiffe l’ensemble des activités du groupe Gallice. Mais sa société opérationnelle est basée à Dublin, en Irlande. C’est elle qui emploie la centaine de salariés que compte Gallice. Essentiellement des anciens des forces spéciales et des commandos.