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Saab serre les coûts malgré les succès du Gripen à l'international

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La victoire dans l’appel d’offres brésilien assure le futur de l’avion de combat suédois.
Touché par les baisses des budgets occidentaux, l’industriel supprime des postes.

Parfois regardé de haut par les « grands » avionneurs militaires, Saab a obtenu son bâton de maréchal en imposant la future version de son Gripen au Brésil face au Rafale de Dassault et au F18 de Boeing. Le groupe de défense suédois avait frappé un grand coup en Suisse quelques mois plus tôt en coiffant au poteau le même Rafale et l’Eurofighter du trio BAE- EADS- Finmeccanica. Mais la conclusion du contrat est dépendante du résultat d’une votation l’année prochaine. Avec le Brésil, la négociation, rendue complexe par les transferts de technologie imposés, devrait prendre de un à deux ans.

Beaucoup de choses peuvent se passer d’ici là. N’empêche : Saab, qui emploie 14.000 personnes pour 24 milliards de couronnes de chiffre d’affaires (2,7 milliards d’euros), est bien parti pour signer le plus gros contrat de son histoire. Evalué à 4,5 milliards de dollars pour 36 exemplaires, il s’agit même du plus gros contrat à l’exportation de la Suède, soulignait le quotidien « Dagens Industri ».

« Cela veut dire beaucoup, à la fois pour Saab et pour la Suède. Pour notre défense, cela signifie qu’il y a un partenaire de plus impliqué qui va développer et employer ce système d’avions de combat. Cela veut dire des synergies », s’est félicitée la ministre de la Défense, Karin Enström, citée par l’AFP. Le futur contrat brésilien garantit même la « survie » de Saab, est allé jusqu’à affirmer Björn Enarson, un analyste de la Danske Bank.

Pendant longtemps, Stockholm a été très réticent à financer seul la nouvelle génération du Gripen, mettant ainsi en doute la pérennité de l’appareil conçu dans les années 1980. En enrôlant le Brésil et la Suisse si le résultat du référendum est positif, la Suède peut espérer réduire les risques financiers liés à un développement forcément coûteux : il s’agit d’augmenter le rayon d’action, le nombre de missiles, les capacités du radar ou encore de moderniser l’avionique. Evidemment, c’est un signal positif envoyé à tous les prospects dans le monde intéressés par ce type d’avion de moyenne puissance.

L’avenir est-il donc dégagé pour Saab ? Pas complètement. Comme tous les groupes dépendant des contrats militaires, l’industriel suédois souffre des coupes dans les budgets militaires occidentaux. La potion est la même pour tous : restructurations et cap sur le grand export. EADS va par exemple supprimer 5.800 postes, en très grande partie dans sa future division défense et espace. Thales passe par un contrat de gestion anticipée de l’emploi, mais les symptômes sont identiques (« Les Echos » du 20 décembre).

Améliorer l’efficacité

Malgré le succès éclatant du Gripen, Saab ne va pas relâcher ses efforts. Lors de la présentation des résultats du troisième trimestre, Håkan Buskhe, son PDG, n’a pas caché que l’heure était aux économies. Ainsi, dans le cadre d’un plan annoncé en juillet, la division électronique de défense va perdre entre 150 et 175 emplois. Dans une autre division, baptisée « Dynamics » (armement terrestre, missiles, torpilles…), ce sont 70 postes qui sont supprimés. Partout, des mesures sont prises pour améliorer l’efficacité de l’entreprise. Les contrats de 150 consultants extérieurs ont été arrêtés. Le chiffre d’affaires 2013 est attendu stable sur un an.

Prudent, Stockholm s’était gardé la possibilité d’annuler la très grosse commande passée en début d’année pour moderniser sa flotte de Gripen si Saab ne parvenait pas à sécuriser un contrat export pour la nouvelle génération de l’avion. Le Brésil est arrivé à point nommé !

 

 




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