Le Premier ministre japonais est en visite en Europe. Il va notamment se rendre à Paris pour y rencontrer François Hollande. ll rencontrera aussi des responsables de l’Otan et de l’Union européenne. Une visite placée sous le signe de l’économie et du commerce, mais aussi des questions de sécurité-défense.
Si la France tente de nouer des partenariats stratégiques en Asie et si le Japon redoute la montée en puissance de l'armée chinoise, en matière d'armement, le marché nippon est toujours considéré comme LA chasse gardée des Etats Unis. Tokyo dépense de plus en plus pour sa Défense, avec une hausse prévue de 2,8 % pour la période 2014-2015.
« Le gouvernement nationaliste japonais a une certaine tendance militariste, explique Vincent Boulanin chercheur à l'institut de recherche pour la paix de Stockholm (Sipri). Il y a en tout cas une volonté de réarmer. Le Japon cherche essentiellement à développer ses capacités navales. Il y a plusieurs contrats en cours pour l'année prochaine, dont notamment des hélicoptères Osprey, des véhicules amphibies, des avions de surveillance et des drones. »
Le Japon reste enfin très fermement attaché au programme F-35, des avions d'attaque furtifs conçu par l'américain Lockeed Martin qui seront assemblés au Japon et qui embarqueront à bord des porte aéronefs de la classe Izumo, dont le premier exemplaire devrait être admis au service actif en 2015.
Shinzo Abe rencontre les membres européens du Conseil de sécurité
Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, est attendu ce lundi à l'Elysée pour rencontrer son homologue François Hollande, ainsi que le Premier ministre Manuel Valls. Au cours d'un voyage de plusieurs jours en Europe, Shinzo Abe a notamment rencontré les autorités britanniques.
« En matière de sécurité, la Chine considère que la mer de Chine du Sud est un espace dont la gestion doit lui être exclusive, explique Marie-Sybille de Vienne, professeur d'économie et de géopolitique à l'Inalco. D’où l’inclusion dans le passeport chinois d’une carte attestant de la « langue de bœuf » de terrain revendiquée par Pékin et, d’autre part, la mise en place par les Chinois d’une zone de protection aérienne imposant à tous les avions qui la survolent de demander le droit de passage. »
« Ceci est à replacer dans le cadre du contentieux spécifique entre le Japon et la Chine. Face à cette poussée de Pékin dans l’espace maritime de la mer de Chine, on comprend très bien que le Premier ministre japonais rende visite aux deux membres européens permanents du Conseil de sécurité», estime la chercheuse.