La crise en Ukraine et les tensions avec Moscou pourraient conduire l'OTANà envisager une présence militaire permanente dans les pays-membres en Europe de l'Est. « Je pense que nous devrions y réfléchir », a signifié le général Philip Breedlove, commandant des forces de l'Alliance atlantique en Europe, mardi 6 mai au Canada.Il est nécessaire de réévaluer« la réactivité des forces de défense » de l'Alliance en raison de la nouvelle donne avec la Russiequi avait été jusqu'ici perçue comme un partenaire, a-t-il ajouté.
RENFORCEMENT EN EUROPE ORIENTALE
Après l'effondrement du bloc de l'Est et la chute du mur de Berlin en 1989, l'Alliance a évalué la situation « où nous avions considéré la Russie plus comme un futur partenaire », a souligné le général Breedlove. Dans ce contexte, les pays de l'Alliance ont réduit leurs budgets de défense mais aussi « la structure de leurs forces et de leur positionnement ». Dorénavant, « la Russie n'agit pas en tant que partenaire » et « l'annexion de la Crimée (...) modifie cette dynamique », a-t-il poursuivi.
L'OTAN a annoncé mi-avril le renforcement de la défense des pays d'Europe orientale et multiplie les sorties de ses avions au-dessus des pays Baltes. Des navires doivent être déployés dans la mer Baltique et en Méditerranée orientale. Washington a également annoncé le déploiement de quatre compagnies de parachutistes, soit 600 soldats, pour des exercices en Pologne et dans les pays Baltes. Ces déploiements doivent normalement cesser d'ici la fin de l'année.
LE CHEF DE L'OSCE EN VISITE À MOSCOU
Une réunion doit avoir lieu, mercredi, entre le président russe Vladimir Poutine et le président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Suisse Didier Burkhalter, qui a appelé à un « cessez-le-feu » dans l'est de l'Ukraine pour permettre la tenue de la présidentielle du 25 mai.
Les deux hommes doivent discuter de la mise en place de tables rondes, sous l'égide de l'OSCE, afin de faciliter un dialogue national entre Kiev et les séparatistes prorusses qui contrôlent en partie l'est du pays.
Les autorités de Kiev ont requis l'envoi « d'observateurs internationaux en Ukraine pour surveiller les élections ». Elles demandent aussi à leurs partenaires de faire« tout ce qui est possible pour éliminer les menaces et provocations extérieures soutenues par la Russie en Ukraine, pour que ces élections puissent se dérouler de façon libre et démocratique ».