Quantcast
Channel: DEFENSE NEWS | Scoop.it
Viewing all articles
Browse latest Browse all 8069

Les MANPADS prolifèrent au Proche-Orient

$
0
0

Des milliers de MANPADS (Man-portable air-defense systems) sont tombés dans les mains des milices lors du conflit en Libye en 2011, contribuant à une prolifération qui représente aujourd’hui une menace sans précédent pour l’aviation selon un rapport d’IHS Jane’s.

Un ancien officier de l’état-major US de l’amiral Mike Mullen déclarait récemment en plaisantant que « les MANPADS ne sont pas dans des cachettes que l’on trouve en mangeant des collations et en regardant le football ». La prolifération des systèmes de défense aérienne portatifs n’est pourtant pas une blague. Des milliers sont tombés dans les mains de rebelles au cours des trois dernières années, dont la majorité d’entre eux provenaient des stocks militaires libyens pillés durant le conflit en 2011. Ces armes se retrouvent maintenant en Afrique noir et au Proche-Orient. Les rebelles syriens ont également saisi des MANPADS dans les bases militaires, fournis par plusieurs « sponsors » de l’Etat syrien. Par ailleurs, les séparatistes dans l’est de l’Ukraine ont obtenu des MANPADS et les utilisent pour détruire des hélicoptères.

Les MANPADS tirent des missiles à courte-portée guidés par infrarouge généralement utilisés pour se défendre contre un avion d’attaque au sol à basse altitude et contre les attaques héliportées. Cela rend les MANPADS extrêmement utile pour les insurgés qui cherchent à réduire la puissance aérienne de leurs adversaires. Ils constituent aussi potentiellement des armes dévastatrices dans les mains de terroristes qui peuvent les utiliser contre des avions civils lors de l’atterrissage ou du décollage.

Les armes trouvées par les autorités libanaises sur le cargo Letfallah II en avril 2012 incluaient des MANPADS Strela-2M et des missiles Igla-S.

Le général Carter Ham, alors chef du commandement américain en Afrique (AFRICOM), a été le premier haut responsable militaire à révéler publiquement l’ampleur de la prolifération des MANPADS découlant de la rébellion en Libye, et qui s’est accélérée avec l’intervention de l’OTAN en mars 2011. « Je suis très préoccupé par la prolifération des armes, notamment des missiles sol-air tirés à l’épaule », a déclaré un membre du Congrès américain le 7 avril 2011.« Nous pensons qu’il y en a peut-être 20 000 en Libye depuis que l’opération de l’OTAN a commencé. Beaucoup de ceux que nous connaissons aujourd’hui ne sont pas pris en compte et cela devient une préoccupation sur le long terme ».

Une délégation de l’ONU a ensuite été chargée d’évaluer la prolifération des MANPADS libyens. Dans un rapport du 19 février 2014, il est mentionné trois cas prouvant la circulation de MANPADS libyens vers d’autres pays, comprenant 13 missiles 9K32M Strela-2M (SA-7b ‘Graal’), un lance-missiles d’épaule, et 11 batteries qui ont été saisis dans le nord du Mali. La France, qui dispose de forces militaires dans la zone, a fourni des détails concernant 2 missiles issus de Libye. Les autorités tunisiennes ont aussi trouvé 8 missiles Strela-2M, 2 gripstocks et 11 batteries dans une cache à Médenine. Le stock portait le même numéro de lot que ceux vus en Libye.

Dans son rapport 2013, l’ONU a mentionné les armes trouvées à bord du Letfallah II, un navire qui a été stoppé par la marine libanaise en avril 2012, avant de pouvoir livrer une cargaison d’armes provenant de la ville libyenne de Misrata et présumé être destiné aux insurgés syriens. Le stock d’armes comprenait 10 missiles missiles Strela-2M, un lance-missiles, et 6 batteries, ainsi que 2 missiles Igla-S (SA-24 « Grinch »).

Quelques jours après cette prise, un missile sol-air a été tiré sur un hélicoptère israélien volant au-dessus de la bande de Gaza. C’était la première fois qu’une telle attaque était menée. L’armée israélienne a identifié le système comme un Strela-2, sachant que l’hélicoptère a pu éviter le missile grâce à ses contre-mesures.

Un hélicoptère Mi-17 égyptien a eu moins de chance le 25 janvier 2014. Une vidéo diffusée par le groupe radical sunnite Jamaat Ansar Bayt al-Maqdis a montré le crash de l’hélicoptère après avoir été frappé par un missile MANPADS. Cinq militaires égyptiens ont été tués dans l’attaque qui s’est produite près de la frontière du Sinaï et Gaza.

Un lance-missiles FIM-92 Stinger (US Marines Corp, 1984).

Le groupe terroriste a volontairement flouté les MANPADS dans la vidéo pour qu’on ne puisse pas identifier le système utilisé dans l’attaque. Néanmoins, une seule image de la vidéo permet de voir comment le tireur manipule l’arme qui n’avait pas une batterie cylindrique alignée horizontalement comme utilisé avec le Strela-2, mais il y avait un angle BCU comme ceux utilisés sur les MANPADS plus avancés.

Des Stingers fournis aux rebelles ?

Il serait extrêmement embarrassant pour Moscou si des preuves tangibles montraient qu’il a fourni des MANPADS aux séparatistes ukrainiens. La Russie accuse en effet les Occidentaux d’armer les insurgés syriens. En mai 2012, les responsables russes ont commencé à se plaindre que la Syrie recevait des lances-missiles General Dynamic FIM-92 Stinger. Bien qu’un responsable du ministère russe des Affaires étrangères a par la suite admis que les États-Unis ne fournissaient pas de MANPADS aux rebelles syriens, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a affirmé le 6 novembre 2012, que la Russie avait la preuve confirmée que les militants syriens avaient acquis 50 missiles Stingers. « Vous savez pour quoi sont faits les missiles Stingers, d’autant plus que les officiers supérieurs de l’Armée syrienne libre ont plus d’une fois déclaré que des avions civils sera également ciblés », avait-il déclaré via l’Agence de presse russe Interfax.

Au final, les Russes n’ont fourni aucune preuve publique que des missiles Stingers avaient été livrés aux rebelles syriens. Mais il peut s’agir d’un autre modèle de missiles pour MANPADS comme les système chinois FN-6 (photo ci-dessus) qui ont commencé à apparaître dans les vidéos des insurgés quelques mois plus tard en février 2013.

Un commandant des insurgés a déclaré au New York Times que des FN-6 avaient été envoyés du Soudan vers la Turquie, d’où ils ont été distribués aux insurgés par un officier de renseignement du Qatar. Bien qu’une vidéo sortie en août 2013 a montré un FN-6 détruire un hélicoptère Mi-8/17 syrien, le commandant des insurgés a affirmé que la plupart des missiles avaient râté leur cible et auraient même explosé lors du tir, tuant deux insurgés et en blessant quatre autres.

Cette déclaration a été corroborée par un prédécent article du New York Times qui cite quatre responsables américains du Moyen-Orient affirmant que le Qatar avait livré deux lots de MANPADS – dont des FN-6 – aux insurgés syriens. Les sources ont ajouté qu’il n’y avait que « quelques dizaines de missiles » dans chaque lot et que les FN-6 ont été en proie à des problèmes techniques.

Les TOW américains en Syrie

Un insurgé syrien tire un missile TOW avec un système M220 en avril 2014.

En avril 2014, des insurgés syriens avaient publié des vidéos les montrant entrain d’utiliser des systèmes d’armes lourds anti-chars M220 TOW fabriqués aux États-Unis. Ces vidéos étaient compromettantes pour Washington qui fut accusé de fournir des missiles guidés à l’opposition.

Les trois vidéos ont été téléchargées sur YouTube entre le 1er et le 5 avril par des membres du groupe d’insurgés modérée Harakat Hazm. Deux de ces vidéos montrent un système TOW tirer sur des cibles près de la ville de Hish dans la pronice d’Idlib. La troisième vidéo montrait un lance-missile monté à l’arrière d’un pick-up.

Pesant près de 80 kg sans visée thermique, le M220 TOW est relativement lourd, ce qui limite son utilité tactique, mais ses missiles ont une portée plus longue et des ogives plus puissantes que la plupart des systèmes de missiles guidés antichars.

Le système TOW a été largement exporté, notamment vers l’Arabie saoudite et la Turquie qui soutiennent tous deux l’opposition syrienne – et l’Iran, principal bailleur de fonds du gouvernement syrien. Les militaires du Qatar et les Émirats arabes unis (EAU), les deux autres pays du Golfe sont connus pour avoir largement fourni des armes aux insurgés syriens, utiliser des missiles anti-chars européens guidées (HOT et MILAN), plutôt que des TOW.

Les TOW montrés dans les vidéos des insurgés n’ont probablement pas été fourni aux forces pro-gouvernementales par l’Iran, mais sûrement capturés par les insurgés. Ils sont en bon état, et datent certainement du milieu des années 1980, lorsque des milliers de TOW américains ont été transférés illégalement vers l’Iran.

De plus, les États-Unis aurait dû être informés de la livraison de TOW aux insurgés syriens car les bénéficiaires d’une acquisition d’armes doivent obligatoirement notifier leurs transferts à des tiers.

Les responsables américains ont récemment indiqué que la CIA fournirai une assistance militaire élargie à l’opposition modérée en Syrie. Cela impliquera plus de formation et d’assistance « non-létale » au lieu de fournir directement des armes aux insurgés.

L’Etat qui se cache derrière la livraison des TOW soutient un groupe dissident du Conseil militaire syrien (SMC), qui a été mis en place pour canaliser l’aide étrangère aux insurgés et coordonner leurs activités relativement modérées.

Harakat Hazm a été créée le 25 jnvier 2014 par la fusion de 12 petits groupes sous la direction de Bilal Atar (alias Abu Abd-al-Sham). Salim Idris, le chef de cabinet de la SMC, est apparu dans une vidéo de formation pour donner ses objectifs au groupe.






Viewing all articles
Browse latest Browse all 8069

Trending Articles