La France et le Japon ont conclu un accord ouvrant la voie à des matériels communs.Tokyo, qui a levé l’interdiction d’exporter, veut renforcer son industrie militaire.
La coopération franco-japonaise de défense est entrée dans le dur en fin de semaine dernière, à l’occasion d’une réunion dite « 2+2 » à Tokyo associant ministres des affaires étrangères et de la Défense des deux pays. Cette réunion, la deuxième du genre, a débouché sur la signature d’un accord cadre ouvrant la voie au développement en commun de systèmes d’armements.
« Cela fixera le cadre de notre collaboration », a précisé Laurent Fabius, cité par l’AFP. Les projets évoqués par le ministre des affaires étrangères concernent notamment « les systèmes de drones, les hélicoptères ou l’espace ». Le déminage pourrait enrichir la liste. Pour Jean-Yves Le Drian, son alter ego pour la Défense,il s’agit d’« un pas considérable qui devrait être suivi le plus rapidement possible, peut-être avant la fin de l’année, d’un accord de logistique et approvisionnement ».
Effacer les malentendus
Signe de la confiance ambiante, le Japon est le seul pays asiatique avec lequel la France a mis en place ce format d’échange diplomatico-militaire (l’autre « 2+2 » concerne la Russie, mais compte tenu de la crise ukrainienne, les relations ont été arrêtées). Dans l’autre sens, le pays du soleil levant n’a établi de coopération militaire qu’avec le Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie.
Paris et Tokyo ont même fait vœux de transparence sur leurs politiques respectives d’exportations d’armement, effaçant ainsi les critiques qui ont perturbé la relation bilatérale à cause de la vente par DCNS de grille d’appontage pour hélicoptères à la Chine (« Les Echos » du 10 juin 2013).
Les accords conclus prendront du temps avant de donner naissance à un premier équipement. Mais pour le Japon, ce premier jalon est nécessaire pour renforcer son industrie de défense en la faisant coopérer avec son homologue tricolore, l’une des plus en pointe dans le monde, d’autant que le gouvernement Abe a mis fin à l’interdiction d’exporter du matériel militaire qui prévalait depuis la fin des années 60.
Plus globalement, le « 2+2 »s’inscrit dans la volonté de Tokyo de jouer un rôle sur la scène internationale, en Afrique notamment dans le cadre d’opérations de maintien de la paix ou aux large des côtes somalienne pour lutter contre la piraterie, sans oublier tout ce qui touche au terrorisme.
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Armement : Paris et Tokyo cimentent leur relation, Les Echos
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