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Inde : volée de bois vert contre la commande de Rafale, Les Echos

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Les critiques ­dénoncent l’abandon des transferts de technologies. Ils reprochent une capitulation devant la France.

L’annonce vendredi à Paris de la commande de 36 Rafale dans le cadre d’un accord de gouvernement à gouvernement avait été plutôt bien reçue en Inde, sur le thème : le gouvernement prend une initiative forte pour répondre rapidement aux besoins de l’Indian Air Force en avions modernes.

Mais de nombreuses critiques s’élèvent désormais, notamment depuis les propos du ministre de la Défense lundi soir : Manohar Parrikar a affirmé que toutes les futures commandes se feront elles aussi de gouvernement à gouvernement. Ce qui signe de facto l’abandon du méga-appel d’offres MMRCA, portant sur 126 appareils , remporté voici trois ans par Dassault.

Les attaques se concentrent sur deux thèmes liés : la capitulation de l’Inde face à la France et l’abandon apparent des principes du « make in India » et des transferts de technologies qui vont avec.
Une guerre d’usure

Ajai Shukla, chroniqueur défense du quotidien « Business Standard », affirme que Dassault a « remporté une victoire inattendue par KO ». L’avionneur a eu raison de mener une guerre d’usure dans les interminables négociations pour le contrat MMRCA, puisque « les Français ont été récompensés de leur obstination en obtenant exactement ce qu’ils voulaient : une commande pour des Rafale entièrement construits (en France, NDLR) sans transfert de technologies ».

En conséquence, non seulement « le Rafale ne sera jamais construit en Inde », poursuit Ajai Shukla, mais l’armée de l’air indienne « restera dépendante de Dassault pour l’entretien et les pièces détachées et, dans vingt ans, quand le Rafale aura besoin d’être modernisé, l’Inde paiera davantage pour la remise à niveau qu’elle n’aura payé pour le Rafale lui-même ».

Tonalité violente également de la part de Bharat Karnad, spécialiste de la défense au think tank Centre for Policy Research de Delhi : la décision « diaboliquement stupide » (sic) du gouvernement indien est inespérée pour la France et pour Dassault, puisque ce dernier « va produire tous ces avions sans toutes ces stupidités de transfert de technologies impliquant d’y associer HAL » (le groupe aéronautique public indien qui était supposé construire l’essentiel des 126 Rafale en Inde). Tout cela revient à « torpiller la politique du “make in India” du gouvernement », poursuit-il, et à ramener le pays aux pratiques « qui ont fait de l’Inde le plus gros importateur d’armes du monde ».

La classe politique ne s’est pas encore beaucoup exprimée sur la question, à une exception près : Subramanian Swamy. Membre éminent du BJP, le parti du Premier ministre, et ancien ministre lui-même, il n’a pas hésité à affirmer que l’achat de 36 Rafale était entaché de corruption et qu’il était prêt à saisir les tribunaux pour le faire annuler.



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