Quelques heures après l’annonce du contrat portant sur l'achat de 24 Rafale de Dassault par le Qatar, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius s'est confié en exclusivité pour L'Usine Nouvelle sur ce troisième succès. Il loue la qualité de la technologie française mais laisse surtout entendre qu'il pourrait y avoir prochainement d'autres bonnes nouvelles pour l'avion de combat de Dassault. Il sera lundi, avec le président de la République au Qatar, et il pourrait faire étape aux Emirats Arabes Unis, un autre "prospect" pour l'avion français.
Quelques heures après l’annonce par l’Elysée d’un contrat portant sur 24 Rafale pour le Qatar, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius nous a livré en exclusivité sa réaction. Il loue la qualité de la technologie et de la diplomatie françaises grâce auxquelles les trois premiers contrats à l’export ont pu se concrétiser pour le chasseur français : en Egypte, en Inde et désormais au Qatar.
Le ministre des Affaires étrangères laisse surtout entendre que la série pourrait ne pas s’arrêter là… "Jamais deux sans trois" avait-il dit après le contrat indien, "jamais trois sans quatre", affirme-t-il, et pas seulement pour la boutade. Il sera, avec François Hollande, dans le golfe Persique dès ce lundi pour la signature avec le Qatar. Un voyage qui pourrait aussi contenir une étape dans les Emirats Arabe Unis, pays qui cherche à remplacer sa flotte de Mirage 2000 et où Laurent Fabius s’est déjà rendu mi-avril, entouré d’une délégation d’entreprises tricolores.
L'Usine Nouvelle - Le Qatar vient d'acheter 24 Rafale de Dassault, c'est le troisième contrat coup sur coup, quelle est votre réaction ?
Laurent Fabius - Cela prouve notamment la grande qualité de la technologie française et des équipes de notre diplomatie économique. Nous sommes très heureux de ces contrats successifs car ce sont des succès de l'équipe de France de l'export, des emplois créés et préservés avec l’action de l'industriel, du ministère de la Défense et le travail que nous faisons ici aux Affaires étrangères. Cela montre les liens stratégiques et anciens que nous avons avec ces trois pays : l'Egypte, l'Inde et le Qatar. Nous nous rendrons d'ailleurs avec le président de la République lundi 4 mai au Qatar (pour la signature du contrat, ndlr).
Comment expliquer que, tout à coup, le Rafale a réussi à percer à l'export ?
Pardon pour cette évidence, mais n'achètent cet avion que les pays qui en ont un réel besoin compte tenu de leur voisinage et de la réalité stratégique. Pour certains prospects dont on a pu parler dans le passé, le Rafale ne correspondait sans doute pas tout à fait aux attentes des pays concernés. Si on veut vendre, il faut que le produit soit excellent, compétitif – il l’est – et que le client en ait vraiment besoin. Un très bon travail a été accompli. C'était une affaire de longue haleine. Et le fait que l'on ait pu travailler en réseau a été important. Il existe aussi une situation géostratégique favorable à ces matériels, à quoi j’ajoute que la politique de la France sur la scène internationale est en général appréciée.
Le contrat égyptien a constitué un déclic, un signal pour les autres prospects ?
Bien sûr, mais il s’est surtout produit une convergence des situations. Les pays acquièrent plus facilement des matériels qui ont déjà été vendus, mais la période, et cela joue, est stratégiquement favorable.
Vous aviez dit après l'annonce du contrat indien "jamais deux sans trois" renouvelez-vous votre prophétie ?
J’aimerais maintenant pouvoir changer de proverbe et dire "jamais trois sans quatre". Ce n’est pas seulement une boutade. Restons concentrés, bien coordonnés, et actifs.
Propos recueillis par Thibaut de Jaegher et Olivier Cognasse
↧
Rafale à l'export : Laurent Fabius émet l'idée d'un quatrième contrat
↧