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Le Typhoon d'Eurofighter mérite-t-il un nouveau radar à un milliard ?

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Des pays utilisateurs qui ne cessent de revoir leurs commandes à la baisse, des échecs cuisants à l'export, une fin prévisible du programme en 2018... L'avion de combat européen Eurofighter ne séduit pas mais les Etats qui le développent continuent d'investir pour son développement.
C'est comme un enfant qui collectionnerait les mauvaises notes à l'école mais que l'on continuerait à couvrir de cadeaux. L'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni, les quatre pays qui financent le développement de l'Eurofighter Typhoon, ont acté le 19 novembre le déblocage d'un milliard d'euros pour installer un radar de nouvelle génération sur l'avion de combat.
L'investissement est conséquent, à la hauteur du milliard d'euros débloqué par le ministre de la Défense français en janvier pour la modernisation du Rafale, le concurrent de l'Eurofighter. L'investissement est également le signe qu'en ces temps d'austérité budgétaire, en particulier pour le secteur de la défense, les quatre Etats européens croient encore au potentiel de leur chasseur.
UN NOUVEL ÉQUIPEMENT POUR AMÉLIORER LES OPPORTUNITÉS D'EXPORT
Pourtant, comme son rival français, l'Eurofighter ne brille pas à l'export. Seuls l'Autriche (15 jets en service), l'Arabie saoudite (72 appareils commandés en 2006) et Oman (12 jets commandés en 2012) ont jeté leur dévolu sur l'engin omnirôle construit par un consortium composé d'Airbus Group (ex-EADS), BAE Systems et Alenia Aeronautica. 
Selon le communiqué publié par Airbus Defence & Space, la branche défense d'Airbus Group, le nouveau radar Captor-E de l'Eurofighter "ouvrira de toutes nouvelles options de déploiement et améliorera substantiellement ses opportunités d'export".
La modernisation de la dernière chance ? Les membres du consortium eux-mêmes n'affichent pas un enthousiasme débordant à l'évocation de l'avenir du programme.
"Certaines décisions finales doivent encore être prises mais notre hypothèse est qu'il n'y aura pas de phase 3B [troisième et dernière tranche du programme, ndlr]", avait confié Bernhard Gerwert, patron d'Airbus DS, en mai dernier. "Sans 3B et sans autres perspectives d'export, le programme Eurofighter s'arrêtera en 2018", avait-il tranché. 
DES PAYS DU CONSORTIUM MOINS ENTHOUSIASTES
Même son de cloche du côté du président exécutif d'Airbus Group, Tom Enders. En février, lors de la publication des résultats annuels du groupe, il s’était dit "peu optimiste" concernant l'Eurofighter. "Nous espérons remporter un ou deux succès à l’exportation mais nous devons aussi nous préparer à un scénario où, en raison d’absence de commandes à l’exportation, nous devrons bientôt réduire la production", avait-il consenti.
D'autant plus que les pays du consortium Eurofighter GmbH ne cessent eux aussi de réduire la voilure. Après le Royaume-Uni et l'Italie il y a quelques années, l'Allemagne a décidé, en début d'année, d'annuler la commande de 37 exemplaires du chasseur sur la tranche 3B du programme.
Avec la baisse des budgets militaires en Europe, le salut de l'Eurofighter pourrait donc venir de l'export. Après avoir échoué à s'imposer au Brésil et en Inde, l'avion est actuellement en compétition au Qatar, au Koweït et en Malaisie.



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